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LES QUATRE BRAHMES FOUS

Jugez du tapage qu’ils firent lorsqu’ils virent leur fille tête rase, et qu’ils connurent le sujet qui avait donné lieu à une pareille ignominie ; les injures et les malédictions pleuvaient sur moi, mais j’endurai tout avec patience : ils m’enlevèrent ma femme, et l’emmenèrent chez eux, en ayant grand soin de la faire partir de nuit, pour lui éviter la confusion d’être vue durant le jour dans l’état humiliant où elle se trouvait. Elle resta auprès d’eux quatre ans entiers sans qu’ils voulussent entendre parler d’accommodement ; cependant ils finirent par me la rendre.

Ce contre-temps m’avait fait manquer le samaradahna, auquel je m’étais préparé par trois jours de jeûne ; je fus bien fâché ensuite de n’avoir pu y assister, car j’appris qu’on y avait splendidement régalé tous les brahmes présens, et surtout que le beurre liquéfié y avait été servi avec profusion.

Peu de temps après, on publia un autre samaradahna, je ne manquai pas de m’y rendre ; mais j’y fus reçu au milieu des huées de plus de cinq cents brahmes présens, qui, s’étant saisis de ma personne, me dirent qu’ils ne me lâcheraient pas que je ne leur eusse déclaré qui était le complice de l’adultère de ma femme, afin