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qu’on fît les préparatifs nécessaires pour que cette importante cérémonie eût lieu avec pompe dans son palais et en sa présence.

Cette détermination du roi jeta le ministre dans un nouvel embarras, et il fallut chercher quelque subterfuge pour empêcher que l’enfant ne fût vu du prince et son sexe reconnu. Le ministre appela en particulier le pouhorita[1], et après l’avoir gagné par des présens et des promesses, il lui déclara les motifs qui l’engageaient : à cacher au roi le sexe de l’enfant, et le pria de lui rendre service dans l’embarras où il se trouvait ; ce qu’il pouvait faire, en annonçant au prince que son enfant était venu au monde sous une constellation malheureuse, et avec d’autres mauvais augures qui ne permettaient en aucune manière de le montrer à son père ou de le produire en public, sans s’exposer aux plus grands malheurs, avant qu’il eût atteint l’âge de seize ans et qu’il fût marié.

L’astrologue se rendit aussitôt chez le roi ; il lui dit d’un air grave et sérieux qu’il venait de tirer l’horoscope de son enfant nouveau né, et lui annonça d’un ton solennel que la constella-

  1. Ou astrologue du roi. Voyez Mœurs de l’Inde, t. Ier., page 180.