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LES QUATRE BRAHMES FOUS.

Pourquoi vous mettre ainsi inutilement en colère ? Quand nous nous serons dit mutuellement bien des injures ou peut-être même battus, comme la canaille de Soudras, le sujet de notre dispute en sera-t-il mieux décidé ? Qui peut mieux terminer notre différent que celui même qui y a donné lieu ? Le soldat que nous avons rencontré et qui a prétendu saluer l’un d’entre nous, ne peut pas encore être fort loin : mon avis est donc que nous courions vite après lui, afin de savoir auquel de nous quatre il a adressé son salut.

Ce conseil parut très-sage aux autres, qui s’y conformèrent sur-le-champ, et courant tous ensemble après le soldat, ils l’atteignirent enfin tous hors d’haleine à plus d’une lieue de distance de l’endroit où ils l’avaient rencontré. De si loin qu’ils l’aperçurent, ils lui crièrent de s’arrêter, et s’étant approchés de lui, ils lui exposèrent le sujet de la dispute survenue entre eux à l’occasion de son salut, et le prièrent de la terminer en leur disant quel était celui qu’il avait prétendu saluer.

Le soldat ayant connu par ce récit l’esprit et les dispositions des personnes qui s’adressaient à lui, voulut s’amuser à leurs dépens : Eh bien, leur dit-il, c’est le plus fou des quatre que j’ai