Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/372

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
352
LES QUATRE BRAHMES FOUS.

leur jusqu’à ce qu’ils arrivassent auprès d’un puits, où ils s’arrêtèrent quelque temps pour se désaltérer et se reposer à l’ombre d’un arbre voisin. Dans le temps qu’assis sous cet arbre, leur esprit ne leur fournissait pas matière pour une conversation plus sérieuse, l’un d’eux, prenant la parole, dit aux autres : Il faut avouer que le soldat que nous avons rencontré tout-à-l’heure est un homme de discernement. Avez-vous remarqué comme il a su me distinguer des autres en me saluant poliment ?

Ce n’est pas vous qu’il a salué, lui répondit celui qui était auprès de lui, c’est à moi seul qu’il a fait cette politesse.

Vous vous trompez l’un et l’autre, dit le troisième, c’est moi que le salut regarde, et une preuve de mon assertion, c’est que le soldat, en prononçant les mots sarané-aya ! a jeté les yeux sur moi.

Il n’en est pas ainsi, dit le quatrième, c’est à moi seul que le salut s’adressait ; sans cela aurais-je répondu à celui qui l’a fait par le mot assirvahdam ?

Leur dispute s’échauffa à un tel point, qu’ils étaient prêts d’en venir aux mains, lorsque l’un d’entre eux, apercevant les suites qu’allait avoir leur querelle, imposa silence aux autres :