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CONTE TROISIÈME

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Les quatre Brahmes fous.

On avait publié, dans un district, un samarahdana [1], c’est-à-dire un de ces grands repas publics qu’on donne aux brahmes dans les occasions solennelles. Quatre brahmes, partis chacun d’un village différent pour s’y rendre, se rencontrèrent par hasard sur la route, et lorsqu’ils surent qu’ils allaient tous pour assister au même repas, ils voulurent faire le voyage ensemble.

Chemin faisant, ils furent rencontrés par un soldat qui tenait la route opposée à la leur, et qui en passant les salua en joignant les mains, et prononçant les paroles usitées quand on salue les brahmes, sarané-aya (salut respectueux, seigneur) ! À quoi les quatre brahmes répondirent tous à-la-fois par le mot ordinaire assirvahdam (bénédiction) ! Le soldat, sans s’arrêter, poursuivit sa route, et les brahmes continuèrent aussi la

  1. Eu voir la description : Mœurs de l’Inde, t. I, p. 588.