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LE BERGER ET LE BRAHME , ETC.

déraisonnable ni au-dessus de vos forces ; car, puisque vous possédez le pouvoir d’animer une statue de pierre qui n’a jamais eu ni mouvement ni vie, il doit vous être infiniment plus aisé de conserver l’un et l’autre dans des animaux déjà vivans.

Si votre excellence daigne me rendre un pareil service en arrêtant la mortalité de mon troupeau, je vous promets de mon côté de vous témoigner ma reconnaissance en vous faisant hommage, durant l’espace d’un an, de tout le lait qui sortira des mamelles de mes brebis.

L’astrologue, tout confus et interdit du langage du berger, et ne trouvant ni réponse ni défaite à ce que ce dernier venait de lui proposer, se leva de sa place, et jetant sur lui des regards de colère : Chien de soudra ! stupide pâtre ! lui dit-il en le quittant, il convient bien à un ignoble ignorant de ton espèce d’en agir ainsi familièrement avec une personne de mon rang en lui proposant des questions aussi impertinentes et aussi absurdes ; et après l’avoir accablé d’un torrent d’injures grossières que le pauvre berger entendit avec patience et résignation, il continua sa route.

FIN DU CONTE SECOND.