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tant pas de courir aussi vite que lui, il cessa de le poursuivre, et retourna chez lui.

Cette ruse produisit l’effet que la femme du chitty s’en était promis. Cette histoire ayant été divulguée dans les environs, les visites des pandarams discontinuèrent, et aucune personne de cette condition n’osa plus remettre les pieds dans la maison du marchand, dans la crainte d’y être accueillie par le sacrifice du pilon.

Lorsque Bouffon eut fini son histoire, à laquelle Paramarta avait prêté une oreille attentive : Eh ! bien, seigneur gourou ! lui dit-il, avez-vous entendu ce que je viens de raconter ? Voilà ce qu’on appelle le Sacrifice du pilon, et si vous me le permettez, j’irai, dès ce moment même, faire ce même sacrifice sur les épaules du brahme qui a prédit votre mort, et je ferai par là tomber sur lui seul tous les malheurs qu’il vous a annoncés.

Aussitôt que Bouffon eut fini son récit, Paramarta, sortant de l’espèce de léthargie dans laquelle il était tombé, se mit à rire, et fixant le premier avec un visage riant, il lui dit : Ce n’est pas à tort qu’on t’a donné le nom que tu portes, tu as toujours quelque histoire amusante à rapporter, ou quelque anecdote pour faire rire.

Bouffon ayant connu par l’air gai du gourou qu’il avait gagné sa confiance, et fait une im-