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en enduisit bien le pilon, de manière qu’il en était tout blanc ; un moment après, elle plaça ce pilon au milieu de la maison, et se retirant à une petite distance, elle l’adora en se prosternant trois fois devant lui. S’étant relevée, elle s’approcha, les mains jointes, et d’un air respectueux, de ce pilon, et marmota quelques mantrams (prières) devant lui. Toutes ces cérémonies achevées, elle reprit le pilon, et le frottant bien, elle enleva les cendres dont il était enduit, et le remit à sa première place.

Le pandaram, qui avait observé avec attention et en silence toutes les cérémonies que venait de pratiquer cette femme en l’honneur d’un pilon, fut saisi du plus grand étonnement. Dès qu’elle eut fini : Je viens de voir, lui dit-il, des choses toutes nouvelles pour moi ; jusqu’à ce jour je n’avais pas été témoin du sacrifice que vous venez de faire ; je n’en avais entendu parler nulle part. Faites-moi donc le plaisir, madame, de me dire ce que signifient le sacrifice de cendres, les prières et les adorations que vous venez d’adresser à ce pilon : cet instrument de ménage serait-il un de vos dieux domestiques ?

La cérémonie que je viens de faire, lui répondit la femme du chitty, est particulière aux femmes de notre caste ; nous l’appelons le sacri-