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et de servir à manger au grand nombre de personnes que son pieux mari amenait journellement à la maison, n’était rien moins que contente de ces nombreuses et fréquentes visites des pandarams. Cependant, comme elle connaissait les dispositions de son mari, et qu’elle savait que les remontrances qu’elle pourrait lui faire à ce sujet ne produiraient aucun bon effet, elle se contentait de murmurer en secret sans oser manifester son mécontentement ; mais à la fin ne pouvant plus supporter les dérangemens auxquels ces visites multipliées l’exposaient chaque jour, elle eut recours à un stratagème pour tâcher au moins d’en diminuer le nombre.

Un jour, son mari allant au marché pour des affaires de commerce, rencontra dans la rue un pandaram qui lui demanda l’aumône ; je n’ai pas à présent, lui dit-il, le temps de vous écouter ; mais allez-vous-en à la maison : vous trouverez ma femme, vous lui direz que c’est moi qui vous ai envoyé, et vous attendrez là jusqu’à mon retour.

Le pandaram accepta avec plaisir l’invitation de ce marchand, et se rendit aussitôt à sa maison. Il y trouva la femme, et lui rapporta qu’il venait de la part de son mari ; mais lorsque la femme du chitty vit ce pandaram, et qu’elle re-