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ses sentimens. Dans cette persuasion, il lui tint, ce langage : Eh ! bien, dit-il, je conviens avec vous que la prédiction de l’astrologue doit s’accomplir ; mais si vous voulez vous confier à moi, je me charge d’en transférer l’accomplissement, de vous sur lui, et par le moyen et la vertu du sacrifice du pilon, je me crois en état de vous délivrer des malheurs qu’il vous a prédits et de les faire tomber sur lui seul. Où est le brahme qui a prédit votre mort ? Où est-il ? Qu’on me le montre vite, afin que je puisse faire sans délai le sacrifice du pilon sur lui, et vous délivrer des maux qui vous menacent.

Paramarta se sentit un peu encouragé par les dernières paroles de Bouffon, et le fixant avec un air qui marquait quelque confiance : Tu viens de présenter, lui dit-il, le sacrifice du pilon comme un moyen de détourner les malheurs qui nous menacent : y a-t-il un sacrifice ainsi nommé ? C’est la première fois de ma vie que j’entends parler de cette espèce de sacrifice : dis-moi ce que tu entends par là.

Bouffon, satisfait que son début eût déjà fait une impression favorable sur l’esprit du gourou, prit de nouveau la parole : Il n’est pas étonnant, seigneur gourou, qu’une personne de votre condition, qui vit continuellement dans la retraite,