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après s’être fait rapporter en détail toutes les circonstances qui avaient donné lieu à l’état alarmant du malade, il entra dans la chambre où était couché ce dernier, et en l’abordant il parut prendre la plus vive part aux maux du vieillard : Que vous est-il arrivé, seigneur gourou ? s’écria-t-il. Quelle maladie cruelle vous a donc si vite réduit à la dernière extrémité ? Quelles sont les douleurs qui vous accablent ? D’où vient un si grand abattement ? Qu’avez-vous ? Qu’éprouvez-vous ? De quoi manquez-vous ? Mon cher gourou ! mon cher père ! mon cher seigneur ! dites-moi donc ce que je puis faire pour vous soulager.

En prononçant ces paroles de consolation, Bouffon se baissant près du visage du gourou, lui essuyait avec un mouchoir les yeux, le nez et la bouche ; lui prenait tout doucement la barbe et le menton, et lui donnait plusieurs autres marques d’amitié et d’affection ; mais Paramarta, les sens égarés, paraissait insensible à tout, et à chaque phrase que Bouffon lui adressait, il ne répondait que par ces paroles entrecoupées : La froideur du derrière est un signe de mort !

Bouffon, voyant qu’on ne pouvait tirer d’autre réponse du gourou mourant, crut pouvoir guérir son imagination en paraissant entrer dans