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Cependant, faisant tous de violens efforts pour dissimuler les craintes qu’ils éprouvaient intérieurement eux-mêmes, ils tâchèrent d’inspirer du courage et de la confiance à leur maître : ils s’y prirent pour cela de diverses manières ; mais l’imagination du malade était si vivement frappée de l’idée de sa fin prochaine, que tout ce que ces derniers purent lui dire de plus encourageant ne fit pas la plus légère impression sur son esprit.

Voyant qu’ils ne pouvaient rien gagner par cette voie, et s’apercevant en même temps que l’état du gourou allait s’empirant d’un moment à l’autre, ils prirent un autre parti. Il y avait dans le village un homme, appelé Bouffon, qui tenait un rang assez distingué parmi les habitans, et qui, depuis long-temps, était ami de Paramarta ; son père, qui se nommait Jovial, était, de son vivant, le premier chef du village. Les disciples de Paramarta, connaissant l’empire que Bouffon avait sur l’esprit de leur maître, se rendirent tous ensemble chez lui ; ils lui firent part de l’état désespéré auquel se trouvait réduit le gourou, et le conjurèrent instamment de venir sans délai avec eux, pour les aider de ses secours et de ses avis.

Bouffon suivit sur-le-champ les disciples, et