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avait eu le vain orgueil de s’élever au-dessus d’eux tous, en se chargeant témérairement d’une entreprise dont le succès leur avait paru à tous impossible.

Vichnou-Sarma écouta patiemment les reproches des brahmes : s’avançant avec modestie au milieu de l’assemblée, il se prosterna tout au long devant les illustres vitou vansa et ayant obtenu la permission de parler, il justifia sa démarche en les assurant qu’elle ne provenait d’aucun sentiment d’orgueil ou de présomption comme ils se l’étaient imaginé, mais qu’elle était uniquement fondée sur un désir sincère de leur rendre service à tous : Je n’ai pu voir sans trembler, ajouta-t-il, la colère du roi et les extrémités auxquelles il allait se porter contre toute notre caste. J’ai voulu parer, en gagnant du temps, le coup fatal dirigé contre nous tous. Si je n’ai pas détourné les maux imminens dont nous étions menacés, je les ai au moins suspendus pour six mois : or pendant cet espace de temps combien ne peut-il pas survenir d’événemens imprévus qui nous tireront de cette fâcheuse position et me dégageront entièrement des obligations que j’ai contractées envers le roi ? Qui sait même si, durant cet intervalle, le hasard et ma destinée ne me favoriseront pas et n’amèneront pas des in-