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CHUTE DE CHEVAL

que son pied ne fût enfoncé dans la boue que jusqu’au milieu de la sole, il ne lui fut pas possible de l’en tirer, et elle tomba d’un côté et le cavalier de l’autre. Le pauvre gourou restait étendu tout de son long, à la renverse, sans avoir la force de se relever, à cause de son grand âge.

Les disciples voyant que le cheval se débattait violemment pour se relever, tandis que le gourou restait tranquillement étendu immobile au milieu de la boue, jugèrent que c’était le cheval qui souffrait le plus et qui devait être le premier secouru : ce fut donc lui qu’ils aidèrent d’abord à se relever, et ce ne fut qu’après avoir fait franchir le fossé au cheval, qu’ils se rendirent auprès de leur maître. Celui-ci commençait déjà à s’impatienter de ce qu’on le laissait si long-temps étendu sur la boue, et les appelait à grands cris à son secours. Les disciples l’entourèrent, et celui qui avait la liste écrite des objets à ramasser s’ils venaient à tomber, la sortit de son petit sac de voyage, avertit les autres disciples de ramasser avec ordre, les uns après les autres, les divers objets à mesure qu’il les énoncerait, et fit la lecture de sa liste :

« Si mon turban vient à tomber, vous le ramasserez.