Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/333

Cette page a été validée par deux contributeurs.

route en silence ; ceux-ci, de leur côté, voyant que leur maître ne leur ordonnait rien à ce sujet, laissèrent le turban à l’endroit où il était tombé ; à une certaine distance, le gourou demanda son turban : Votre turban ? répondirent les disciples, nous ne l’avons pas, il est resté où vous l’avez laissé tomber ; nous ne l’avons pas ramassé, vous ne nous en avez pas donné l’ordre.

Le gourou les gronda sévèrement sur leur peu d’esprit et leur manque d’attention : Allez vite chercher mon turban, leur dit-il d’une voix colère, et une fois pour toutes, je vous ordonne de ramasser désormais tout ce qui tombera de cheval.

Le disciple Hébété courut vite à l’endroit où était le turban : il l’y trouva encore, le prit et revint sans délai rejoindre ses confrères. Peu de temps après, il s’aperçut que le cheval se disposait à expulser le résidu de sa digestion ; il approche vite le turban du gourou qu’il tenait encore à la main, et reçoit, sans en rien perdre, tout ce que rejettèrent les intestins du cheval. Or, vous noterez que celui-ci avait, la veille, mangé une si grande quantité d’herbes fraîches, qu’il s’en était suivi une diarrhée complète. Lors donc que le turban fut bien rem-