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se chargeait lui-même de l’éducation de ses trois fils, et que s’il voulait les confier à ses soins, il espérait pouvoir changer leur naturel et réformer leurs manières ; qu’il ne demandait pour cela qu’un court espace de six mois, et qu’il tâcherait durant ce temps de leur donner une éducation analogue à leur haute condition et à leur élévation future.

Le roi fut au comble de la joie en entendant la proposition de Vichnou-Sarma ; il n’hésita pas un instant à mettre ses fils sous sa tutelle ; et pour lui témoigner sa reconnaissance, il lui donna aussitôt le sapt-anga[1], c’est-à-dire, des joyaux d or et d’argent enrichis de cinq espèces de pierreries, des étoffes précieuses de soie, des pièces de toiles fines, un palanquin, une maison et du bétel. Il fit appeler ses trois fils, les lui confia et le congédia avec toute l’assemblée des vitou vansa.

Vichnou-Sarma s’étant rendu chez lui, tous les autres brahmes l’y suivirent, et commencèrent par lui faire de vifs reproches sur ce qu’il

  1. Le sapt-anga (ou sept dons), souvent mentionné dans les livres indiens, est encore en usage parmi les princes du sang ; on le donne aux personnes qu’on veut spécialement honorer : il consiste dans les sept articles mentionnés ci-dessus.