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ces merveilles et bien d’autres prodiges plus extraordinaires encore, nous pouvons les opérer ; mais donner de l’esprit et une bonne éducation à des gens nés grossiers et stupides (nous te le répétons avec regret), c’est une tâche au-dessus de notre pouvoir.

Le roi, mécontent de cette réponse des brahmes, entra aussitôt dans une grande colère contre eux, et leur dit avec beaucoup d’emportement que puisqu’ils se refusaient au service qu’il exigeait d’eux, il allait se venger en leur enlevant toutes les terres et les rentes qu’ils possédaient dans ses états, en les dépouillant de tous leurs privilèges, en faisant renverser tous leurs agrahra[1], et en les chassant tous ignominieusement de son territoire.

Parmi les vitou vansa assemblés, Vichnou-Sarma était un des plus savans. Ce brahme, voyant la colère du roi et les suites qu’elle allait avoir, s’approcha de lui, lui adressa la parole avec beaucoup de douceur, et l’engagea à réprimer cet emportement, lui représentant qu’il ne convenait pas à un prince de témoigner de la colère contre qui que ce fût, et sur-tout contre les dieux brahmes. Il ajouta qu’il

  1. Ou nomme ainsi les villages habités par les Brahmes.