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temps ; mais si vous consentez à me donner cinq fanons d’or, pour cette modique somme, seule et dernière dépense que vous ayez à faire, je me charge de délivrer votre cheval de ce maléfice et vous n’aurez plus rien à craindre.

Le gourou, quoique peu disposé à faire de nouvelles dépenses, céda cependant aux avis et aux sollicitations de ses disciples, et consentit à faire encore celle-ci dans l’espoir que ce serait la dernière.

Le vallouven, après avoir reçu les cinq fanons, s’approcha du cheval et tourna plusieurs fois autour de lui, faisant en même temps toutes les grimaces et les contorsions d’un conjureur ; tantôt il lui tâtait les différens membres depuis la tête jusqu’à la queue ; tantôt il lui arrachait le poil en diverses parties du corps ; quelquefois il levait la tête en l’air avec des yeux égarés ; d’autres fois, il la baissait, et les regards fixés sur la terre, il paraissait méditer profondément : sortant ensuite de sa rêverie, il regardait fixement le cheval avec des yeux hagards, criant tout haut : Ah ! oh ! om ! hram ! croum ! et prononçant d’autres mots baroques.

À la fin, après avoir fait bien des grimaces, il s’arrêta tout d’un coup d’un air pensif du côté de la seule oreille qui restait au cheval, et l’ayant