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continuerai d’aller à pied comme auparavant. Ses disciples et les habitans du village l’engagèrent instamment à renoncer à un pareil dessein : Voyager à pied, lui dirent-ils, ne convient nullement à votre haute dignité ; d’ailleurs, songez que vous êtes à présent avancé en âge, et par conséquent incapable de soutenir les fatigues d’une longue route ; il vous faut absolument garder votre cheval.

Sur ces entrefaites, un vallouven[1], qui était présent, et qui avait été témoin de tout ce qui s’était passé, s’approcha, et ayant imposé silence à tous les assistans, s’adressa à Paramarta : Seigneur gourou, lui dit-il, si vous voulez m’honorer de votre confiance, je suis prêt à dissiper toutes vos inquiétudes, en arrêtant la cause de vos malheurs : d’après ce que vous venez de raconter, je n’ai aucun doute que votre cheval ne soit frappé d’un sort jeté par quelqu’un de vos ennemis secrets. Ce maléfice est la seule cause de toutes les mésaventures qui vous poursuivent depuis que cet animal vous appartient ; et s’il n’est pas promptement détruit, attendez-vous à éprouver encore bien d’autres contre-

  1. Sorte de pariah dont plusieurs font métier de conjurer les sorts. Mœurs de l’Inde, tome 1er., page 68.