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du cheval, et qu’il était décidé à le retenir comme une faible compensation de la perte qu’il en avait reçue.

Paramarta alla porter ses plaintes au chef du village, et celui-ci, ayant fait venir le laboureur, obtint de lui, en partie par prières et en partie par menaces, qu’il rendît au gourou son cheval, après avoir reçu en argent une indemnité à-peu-près égale au dommage qu’il avait souffert.

On nomma aussitôt des experts pour aller sur les lieux examiner le dommage occasionné par le cheval, et ces derniers, à leur retour, affirmèrent que ce qu’il avait mangé, ce qu’il avait arraché et ce qu’il avait foulé aux pieds, causerait au propriétaire une perte de huit ou dix fanons d’or. Cependant, par égard pour la dignité du gourou, et en considération des pertes et des dépenses auxquelles il dit avoir été déjà exposé à l’occasion du cheval, on réduisit l’amende à quatre fanons qu’on l’obligea de payer sur-le-champ ; ce qu’il ne fit pas de fort bonne grâce, comme on s’en doute bien. Quand le cheval lui eut été rendu, se tournant vers ses disciples : Depuis que j’ai ce maudit cheval, leur dit-il avec humeur, je suis poursuivi par toute sorte de malheurs ; je n’en veux plus, et je