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des contradictions et de l’injustice qu’ils venaient d’éprouver, continuèrent leur route en silence, et arrivèrent bientôt à une chauderie située à quelque distance de la douane, où ils descendirent pour se reposer.

Paramarta rencontra dans cette chauderie un voyageur qui venait d’y arriver ; il engagea la conversation avec lui, et lui raconta l’injustice criante dont venait de le rendre victime un coquin de douanier, qui, sous prétexte de prétendus droits de péage pour le vieux cheval boiteux et borgne qu’il montait, lui avait volé cinq fanons d’or. Il exhala sa douleur en plaintes amères sur l’injustice et la mauvaise foi qui régnaient généralement parmi les hommes. Quoi ! dit-il, sans égard pour ma dignité sacrée de gourou, on ose m’enlever, par violence et sans remords, cinq fanons sous des prétextes aussi frivoles ! La conduite qu’on a tenue aujourd’hui envers moi sans qu’aucun des spectateurs ait témoigné même la pensée d’intervenir en ma faveur, diffère-t-elle de celle des voleurs de grand chemin, qui emploient la violence pour dépouiller les passans de ce qu’ils possèdent. Quelle iniquité ! Quelle mauvaise foi ! Un argent qu’on a obtenu si injustement sera-t-il profitable à celui qui l’a reçu ? Les pièces d’argent qu’on m’a