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de sa vie qu’il allait à cheval, s’exposer à des accidens fâcheux, en se mettant en route à contre-temps, consulta le pourohita ou astrologue du village pour connaître l’heure et le moment du jour les plus favorables pour le départ : aussitôt que ce dernier les lui eut annoncés, le gourou se disposa à monter à cheval. C’était un spectacle nouveau : aussi tous les habitans du village, hommes, femmes et enfans, étaient-ils assemblés pour en être témoins ; et au moment où les disciples de Paramarta prirent ce dernier entre leurs bras pour le placer sur le dos de leur pauvre rosse, tous les assistans battirent des mains et firent retentir l’air de leurs acclamations.

Après que les cinq disciples eurent ajusté leur vieux gourou sur le cheval le mieux qu’il leur fut possible, et lui eurent donné les instructions nécessaires pour lui apprendre à garder l’équilibre, l’un d’entre eux, prenant la corde de paille dont ils avaient fait une bride, tirait le cheval par-devant de toutes ses forces ; l’autre, se plaçant par-derrière, le forçait d’avancer, en le poussant d’une main, et lui appliquant de l’autre de grands coups de courroies : deux autres se tenaient, l’un à droite et l’autre à gauche, les bras levés, et prêts à recevoir le gourou s’il fût venu à tomber. Ce