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terez pas un seul instant à me rendre le service que je réclame de vous, quand ce ne serait que pour me témoigner par là votre reconnaissance pour les bienfaits sans nombre que je n’ai cessé jusqu’ici d’accorder aux personnes de votre classe. »

Les illustres brahmes vitou vansa avaient prêté une oreille attentive aux paroles du roi. Ils parurent tous interdits à la proposition qu’il leur faisait, et se regardèrent quelque temps les uns les autres en silence ; enfin ils lui répondirent en ces termes :

Grand roi ! la faveur que tu viens de nous demander est entièrement au-dessus de notre pouvoir ; car bien qu’il soit vrai que nous soyons les Dieux brahmes, les Dieux de la terre, et que nous puissions opérer des choses extraordinaires, il nous est impossible de donner de l’esprit et une bonne éducation à des hommes que la nature a faits grossiers et stupides. Si tu veux savoir jusqu’où s’étend notre pouvoir, nous te le dirons sans déguisement : Nous saurions, si nous voulions, extraire de l’huile d’un sable aride. Nous pouvons ressusciter les morts. Il nous est facile d’apporter de l’eau de la rivière dans une couverture de laine, sans qu’il en tombe une goutte. Nous sommes assez puissans pour faire croître des cornes sur la tête d’un lièvre. Toutes