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prix de sa journée, et les disciples de Paramarta lui présentèrent un fanon d’or ; mais il refusa de le recevoir en donnant des signes de mécontentement et déclarant que ce n’était pas assez.

Quoi ! répondirent les disciples, n’est-ce pas là le salaire dont nous sommes convenus avant le départ ? De quoi te plains-tu donc et que signifient tes murmures ?

Ce fanon, repartit le conducteur est, à la vérité, le salaire juste de mon bœuf, comme monture ; mais ne croyez pas en être quittes pour cela. Mon bœuf vous a servi de monture ; mais ne vous a-t-il pas aussi servi de parasol ? Sans l’ombre de mon bœuf, votre gourou n’existerait plus à présent. Je prétends donc, outre le fanon convenu pour mon bœuf et pour moi, recevoir un autre salaire pour l’ombre de mon bœuf, qui, en servant de parasol à votre vieux gourou, lui a sauvé la vie.

Quelle injustice ! s’écrièrent en colère les disciples de Paramarta : a-t-on jamais vu dans le monde quelqu’un demander un salaire pour l’ombre d’un objet ? Tu peux aller porter tes plaintes auprès de tels arbitres que tu voudras ;

    même lieu sert aussi de temple et de salle d’audience publique. Voyez Mœurs de l’Inde, tome 1er., page 458.