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sans le mettre en danger de perdre bientôt la vie ; d’un autre côté ils n’apercevaient dans le voisinage aucun arbre, pas même un buisson à l’ombre duquel ils pussent le placer pour le rafraîchir et lui rendre l’usage de ses sens. Enfin ils s’avisèrent de l’expédient suivant : ils firent arrêter le bœuf, et placèrent le gourou couché tout de son long sous son ventre, afin que l’ombre du bœuf pût garantir le malade des ardeurs du soleil. Paramarta ainsi couché à l’ombre du bœuf qui lui servait de parasol, ses disciples l’environnèrent, et avec le bout des toiles dont ils étaient vêtus, ils l’éventèrent pendant longtemps. Ce dernier se sentit soulagé par ces soins et reprit peu-à-peu l’usage de ses sens. Bientôt une petite brise fraîche qui s’éleva tempéra un peu la chaleur de l’atmosphère, et le gourou, entièrement revenu à lui, remonta sur le bœuf et continua sa route à la faveur de ce petit vent frais.

Sur le soir, au coucher du soleil, ils arrivèrent sans autre accident à un petit village, où ils s’arrêtèrent pour passer la nuit, et lorsqu’ils se furent tous rendus à la chauderie du village[1], le conducteur du bœuf demanda le

  1. Espèce de hangar public où logent les voyageurs : ce