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de souffrances, et épuisés de faim ; car ils étaient à jeun depuis trois jours.

Ils ne se virent pas plutôt de retour au mata, que ramassant tout ce qu’il leur restait de forces, leur premier mouvement fut de se rouler par terre, de se frapper la poitrine, de s’arracher les cheveux, et de donner plusieurs autres signes de désespoir, faisant en même temps retentir le mata de leurs cris et de leurs lamentations.

L’alarme aussitôt se répandit dans le couvent. Paramarta et ses autres disciples accoururent tout effrayés ; et ne comprenant rien aux grimaces dont ils étaient témoins, voyant en même temps les deux disciples les pieds enflés, les cuisses et les jambes déchirées et encore dégoutantes de sang, les vêtemens tout lacérés, leur consternation ne fit qu’augmenter ; ils essuyèrent les larmes des deux affligés, les serrèrent étroitement entre leurs bras, et après leur avoir donné mille témoignages d’amitié et de compassion, ils leur demandèrent avec beaucoup d’empressement ce qu’ils avaient, et quels malheurs leur étaient survenus ; ils les conjuraient en même temps de se calmer et de ne pas augmenter leurs maux par ces signes alarmans de désespoir. Après que les deux disciples eurent été encouragés par cette réception bienveillante, Ba-