Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

me frotter et me purifier les dents, me bien rincer la bouche ; me laver le visage, les bras, les mains et les pieds, me nettoyer en détail toutes les parties du corps, m’orner le front avec de la pâte de sandal[1]. Ma toilette finie (qui me retient un long espace de temps), je vais au jardin de fleurs ; là, je fais choix des plus belles, j’en remplis une corbeille et je les apporte au mata ; il faut ensuite les attacher ensemble, et en faire plusieurs guirlandes dont j’orne nos dieux domestiques ; je suis, outre cela, obligé d’assister et d’aider à tous les sacrifices que notre gourou fait plusieurs fois le jour. Dites-moi, après cela, si une personne, surchargée de tant d’affaires importantes, peut encore entreprendre celle de couver un œuf de jument.

Les diverses excuses que venaient d’alléguer les trois disciples pour se dispenser de la charge de couver l’œuf de jument, parurent si plausibles au gourou Paramarta, qu’il ne put faire autrement que de les approuver. Tout ce que vous venez de me dire est très-juste, leur dit-il, et les deux autres disciples que nous avons députés

  1. Toutes ces pratiques, et un grand nombre d’autres encore, sont usitées et font partie de la bonne éducation parmi les Indiens.