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temps, reprit Badaud, que je cherchais notre vache de village en village, de désert en désert, de campagne en campagne, je vins à traverser la digue d’un étang autour duquel plusieurs jumens avec leurs poulains paissaient paisiblement l’herbe verte. Sur la pente de la digue je vis de grosses masses lourdes et presque rondes, de couleur verdâtre, et entourées de gros feuillages[1] ; elles étaient si volumineuses qu’une seule serait suffisante pour la charge d’un homme vigoureux ; jamais de ma vie je n’avais vu rien de semblable. Par bonheur, j’aperçus un laboureur qui demeurait au-dessous de l’étang ; je m’adressai à lui et lui demandai ce que c’était que ces lourdes masses rondes entourées de feuillages qu’on apercevait sur la pente de la digue. Quoi ! m’a-t-il répondu en témoignant son étonnement de mon ignorance, est-ce que vous ne connaissez pas des choses si communes ? Ce sont des œufs de jument. Sont-ils à vendre ? quel en est le prix ? lui ai-je demandé avec empressement. Ils ne sont pas à moi, m’a-t-il repris ; cependant je puis vous dire ce qu’ils coûtent : on les vend ordinairement cinq pagodes[2] la pièce, et si vous voulez

  1. C’étaient de grosses citrouilles que Badaud avait vues.
  2. Environ cinquante francs.