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L’avis de la vieille balayeuse parut très-sensé à Paramarta et à ses disciples et ils promirent tous de s’y conformer dans la suite, si pareille aventure leur survenait encore. Ils regrettaient vivement de n’avoir pas connu auparavant le moyen qu’elle venait de leur indiquer. Cette manière de compter est infaillible, dirent-ils. Il n’est question, pour la mettre en pratique, ni d’argent à dépenser, ni de coups de bâton à recevoir, comme il nous est arrivé. Cependant, ajoutèrent les disciples, le plus sûr moyen de n’être pas exposés à l’avenir à de pareils contretemps ou même à beaucoup d’autres plus fâcheux encore, c’est d’avoir un cheval. Ayons donc un cheval au plutôt, à quelque prix que ce soit.

Le gourou ne pouvant plus long-temps résister aux sollicitations pressantes de ses disciples, parut enfin disposé à se rendre à leurs désirs ; mais avant tout il voulut savoir ce que pourrait coûter un cheval. Pour en avoir un bon, répondirent-ils, il faut mettre cent cinquante, ou tout au moins cent roupies. Cent cinquante ou cent roupies, repartit le gourou d’un air tout stupéfait et d’un ton de très-mauvaise humeur, vous moquez-vous de moi ? Suis-je en état de faire une pareille dépense pour un cheval ? Je déclare que je n’en veux