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excès de ses trois fils. Les mauvaises compagnies, le jeu, la chasse, les lieux de débauche partageaient tout leur temps.

La suite naturelle d’une vie si dissipée était une ignorance profonde et une stupidité qui paraissaient les rendre incapables de recevoir aucune éducation.

Le roi leur père se sentait accablé de la plus vive douleur ; il gémissait de la conduite irrégulière et du naturel incorrigible de ses trois fils, qui, loin de s’amender, allaient s’empirant de jour en jour. Plusieurs fois il appela auprès de lui son fidèle ministre pour lui confier ses chagrins ; il lui faisait une longue énumération des vertus et des bonnes qualités que doit posséder un bon roi, ajoutant avec amertume qu’il ne découvrait dans ses fils que les vices tout contraires à ces vertus, ornemens d’un bon prince, et que cette vue était pour lui le plus cruel des tourmens.

De quoi me sert-il, répétait-il souvent dans l’excès de sa douleur, d’avoir pour toute postérité des enfans aussi pervers ? Plût aux Dieux que ma femme fût restée à jamais stérile, plutôt que d’avoir donné le jour à des fils aussi indignes de leur haute destinée ! Nos anciens slocas ne disent-ils pas :