Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
222
L’ORPHELIN, LE BARBIER

les assomma tous les trois. Ils n’eurent pas plutôt expiré, que leurs corps, comme il lui avait été prédit en songe, se convertirent en trois grands vases de cuivre remplis d’or et de joyaux du plus haut prix.

L’orphelin se voyant devenu tout d’un coup si riche, eut bientôt oublié tous ses malheurs passés, et ne songea dès ce jour qu’à mener une vie heureuse dans la jouissance des richesses qu’il avait obtenues de la faveur des Dieux.

Cependant le barbier était resté dans la maison pour être témoin de la cérémonie à laquelle l’orphelin s’était préparé de si bon matin ; il ne fut pas peu surpris en voyant le résultat de tous ces préparatifs. Lorsqu’il aperçut que les trois yoguy qui venaient d’être assommés s’étaient convertis en trois grands vases remplis d’or, et que celui qui les avait tués était devenu par ce moyen immensément riche dans un instant, il conçut le dessein de l’imiter, s’imaginant que pour devenir tout d’un coup riche comme lui, il n’avait qu’à assommer aussi trois mendians, et que leurs corps après leur mort se convertiraient en or.

Dans cette idée, il retourna chez lui, fit part à sa femme de tout ce dont il avait été témoin, et lui dit en même temps qu’après avoir appris