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ET LES MENDIANS.

sait de faire sur ce qu’il était en apparence destiné à être et sur ce qu’il était en effet, le remplissaient de tristesse.

Pendant qu’il s’occupait des moyens à employer pour améliorer sa condition, une nuit, qu’il dormait d’un profond sommeil, il entendit en songe une voix divine l’assurer que les péchés antérieurs qui lui avaient mérité une renaissance si fâcheuse étaient remis, et que désormais il vivrait heureux : Voici, ajouta la voix, la route qui t’est ouverte pour sortir de l’état de misère dans lequel tu languis maintenant. Demain, de bon matin, tu appelleras le barbier pour te faire raser, tu iras ensuite à la rivière faire tes ablutions, puis tu reviendras chez toi, tu nettoieras bien ta maison, et tu feras tous les préparatifs usités quand on se dispose à quelque cérémonie importante. Lorsque tout sera prêt, tu te placeras respectueusement devant tes Grouha-Deva (Dieux domestiques), et tu te tiendras dans la posture d’une personne absorbée dans la méditation. Pendant que tu seras ainsi occupé à méditer devant tes dieux, trois êtres, sous la forme de yoguy[1], se présenteront à toi et te demanderont l’aumône ; tu les introduiras dans la mai-

  1. Espèce de religieux mendians qui parcourent le pays.