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vite, et je lui ferai de bonne heure la cérémonie de l’oupanajana[1] ; je le confierai ensuite à de bons maîtres, afin qu’il puisse apprendre toutes les sciences ; il deviendra un savant distingué, et comme il sera d’ailleurs doué d’excellentes qualités, il parviendra bientôt aux meilleurs emplois : élevé aux hautes dignités, il prendra soin de nous, et nous fournira en abondance tout ce qui nous sera nécessaire pour vivre dans les délices.

Le brahme voulait continuer son récit, lorsque sa femme, l’entendant déraisonner de la sorte, l’interrompit par des éclats de rire. Prenant ensuite un ton sérieux : À quoi peuvent donc aboutir les discours insensés que tu tiens là, lui dit-elle ? Ne connais-tu pas ce proverbe : On ne fait pas le berceau d’un enfant avant qu’il soit né, et on ne tire pas son horoscope avant de l’avoir vu ; et cette ancienne maxime :

    avec beaucoup d’éclat parmi les brahmes sur leurs enfans nouveau-nés, peu de jours après leur naissance, lorsqu’on leur donne un nom.

  1. Autre cérémonie très-importante par laquelle on leur donne le triple cordon que tous les brahmes portent en signe de leur dignité. Voyez Mœurs de l’Inde, tome Ier., page 217.