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rappelant cependant que c’est à l’heure du danger qu’il faut montrer du courage et de la présence d’esprit, il ne se laissa pas déconcerter à la vue du péril ; mais il pensa à inventer quelque ruse pour échapper à la mort qui le menaçait. Dans cette vue, il demanda au crocodile quelle était la cause de l’agitation d’esprit qu’il faisait paraître. Celui-ci répondit en dissimulant, et lui dit qu’il l’informerait de tout à leur retour. Le singe lui dit alors qu’un pressentiment secret, mais certain, qu’il avait eu, l’avait averti que sa femme était parfaitement guérie de sa maladie, et qu’alors il devenait inutile qu’ils fissent tous deux le voyage. Il l’engagea donc à le remettre sur le rivage, lui disant qu’après s’être débarrassé de son poids, il pourrait voyager avec plus de célérité, et qu’après avoir appris des nouvelles certaines sur le compte de sa femelle, il pourrait revenir le trouver, et que s’il était alors absolument nécessaire qu’il fit le voyage, il l’accompagnerait volontiers muni des meilleurs remèdes pour la guérir radicalement.

Le crocodile, ne soupçonnant aucune feinte dans les paroles du singe, le transporta sur le rivage et continua seul sa route. Sandjivaca, de son côté, courut bien vite à son premier do-