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Le singe, surpris du langage de son ami, qu’il croyait sincère, et en même temps saisi d’admiration que son attachement envers lui fût porté si loin, l’assura de sa reconnaissance. Cependant il lui fit observer que sa femelle se trouvant dangereusement malade, son devoir l’obligeait de s’efforcer de la secourir : Et puisque tu ne peux vivre sans moi, ajouta-t-il, je consens à t’accompagner auprès d’elle, et à t’aider de mes conseils pour lui administrer les meilleurs remèdes. Après sa guérison, nous pourrons revenir dans ce lieu, et continuer d’y mener, comme auparavant, une vie tranquille et agréable dans la société l’un de l’autre. Cependant, continua-t-il, comment pourrons-nous faire le voyage ensemble, puisque je suis un habitant de la terre, tandis que tu es un animal aquatique ?

Tantra-Tchaca, satisfait que ses ruses eussent eu déjà un si heureux succès et eussent engagé le singe à se confier à lui sans réserve, le remercia de sa complaisance : Quant à la manière de faire le voyage, dit-il, je me charge de te transporter sur mon dos, et de te conduire sans accident ; j’aurai soin de nager toujours à fleur d’eau, de manière que tu ne puisses avoir le corps mouillé. Sandjivaca accepta l’offre, et s’assevant sur le dos du crocodile, celui-ci l’em-