Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/208

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

goûter aucun repos. Je crains qu’il n’ait péri misérablement en tombant dans les filets des pêcheurs ou dans quelque autre piège. Maintenant j’ai une grâce à te demander, c’est que tu veuilles bien me tirer de l’inquiétude qui me dévore, en allant toi-même à la recherche de mon mari, pour tâcher de découvrir s’il a péri ou s’il est encore vivant ; et lorsque tu auras appris quelque chose de certain, reviens, je te prie, sans délai, me faire part de ce que tu sauras.

Goupta-Gamani, voyant la douleur amère qu’éprouvait son amie, se sentit touchée d’une tendre compassion, et sans différer plus longtemps elle se mit aussitôt en route pour tâcher d’apprendre des nouvelles du mari dont l’absence était cause d’une si vive affliction. Pendant qu’elle parcourait les environs, voyageant tantôt sur le rivage, tantôt dans l’eau, et demandant à tous ceux qu’elle rencontrait des nouvelles de celui qu’elle cherchait, sans que personne pût lui en donner, Tantra-Tchaca et Sandjivaca continuaient de vivre ensemble heureux et sans éprouver la moindre sollicitude sur le sort des autres.

Un jour que le crocodile s’entretenait avec son ami le singe, il le pria de lui raconter l’his-