Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
ET LES CORBEAUX.

à l’entrée de la caverne, où Stirandjivy les conduisit. Ils y arrivèrent à l’heure de midi, dans le temps où la chaleur du soleil est la plus vive, et ils en bouchèrent bien toutes les avenues avec la paille, les épines et les morceaux de bois sec qu’ils avaient apportés. S’étant ensuite procuré dans le voisinage un tison enflammé, ils mirent le feu à ce monceau de matières combustibles, qui fut tout en flamme dans un instant.

Une partie des hiboux qui étaient logés dans la caverne essaya de fuir ; mais en le faisant ils furent consumés dans les flammes, et ceux qui se tinrent cachés dans les crevasses de la caverne furent tous suffoqués par la fumée, en sorte qu’il n’en échappa pas un seul.

Après que les corbeaux se furent ainsi défaits par la ruse de leurs cruels ennemis, ils vécurent dans une paix profonde et heureux dans la société les uns des autres.

Vichnou-Sarma, en terminant son récit, dit à ses pupilles, qui continuaient de lui prêter une oreille attentive : Vous voyez, princes, par ces exemples, de quelle circonspection il faut user dans le choix de ses amis et de ses confidens, et les précautions qu’il faut prendre avec les individus dont on ne connaît pas parfaitement les dispositions. Les exemples que je viens de