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ET LES CORBEAUX.

protection, si vous ne refusez pas de m’admettre au nombre des plus humbles de vos serviteurs, je m’engage solennellement à faire de mon côté tout ce qui dépendra de moi pour que vous n’ayez pas à vous repentir d’un semblable bienfait.

Le chef des hiboux, ne soupçonnant aucun artifice dans les paroles de Stirandjivy, se sentit touché de compassion pour lui, et parut d’abord disposé à lui accorder la faveur qu’il sollicitait avec tant d’humilité, espérant qu’il pourrait lui être de quelque utilité dans ses guerres contre les corbeaux. Cependant avant d’en venir là, il voulut consulter ses ministres.

Le hibou appelé Dakchakcha, consulté le premier, parut être du même avis que son maître.

Le ministre Droudrakcha interrogé ensuite sur ce qu’il jugeait à propos de faire, répondit qu’on ne pouvait se conduire avec trop de prudence ni prendre trop de précaution avec cet étranger, jusque-là du nombre de leurs ennemis déclarés, et qu’ils ne devaient pas le recevoir avant d’avoir été mieux assurés de ses dispositions qu’ils ne l’étaient. Qui peut, ajouta-t-il, nous garantir la sincérité de ses paroles et de ses protestations ? Combien d’exemples n’a-t-on pas de