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ET LES CORBEAUX.

Voici donc l’avis que je propose : Il faut d’abord que vous vous éloigniez tous à quelque distance, et que vous me laissiez seul dans cet endroit. Lorsque le chef des hiboux, avec les siens, reviendra pour renouveler ses attaques contre nous, je feindrai d’avoir été maltraité et chassé par vous tous, pour avoir voulu vous rendre service en vous engageant à vivre en paix avec nos ennemis et à vous soumettre aux conditions qu’ils voudraient vous prescrire. J’engagerai ensuite le chef de leur race à prendre pitié de mon état d’abandon pour avoir osé parler d’une manière favorable à ses intérêts, et je le supplierai de me recevoir à son service ; une fois admis auprès de lui je surveillerai sa conduite et toutes ses démarches ; je chercherai l’occasion de le perdre avec toute sa race, et je vous avertirai lorsqu’il sera temps d’exécuter ce dessein.

Le chef des corbeaux et ses ministres approuvèrent le projet de Stirandjivy, et comme il le leur avait conseillé, ils se retirèrent tous et le laissèrent seul.

Cette nuit même, les hiboux revinrent pour renouveler leurs attaques, et surpris de ne trouver que Stirandjivy, qui poussait de profonds soupirs et paraissait plongé dans une douleur amère, le chef des hiboux le fit venir auprès de