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ET LES CORBEAUX.

par lui-même, et qui se règle par les rapports d’âutrui. »

Lorsque le hibou eut terminé son récit, le corbeau Stirandjivy, qui lui avait prêté l’oreille avec la plus grande attention, lui dit qu’il restait persuadé de la justesse des comparaisons qu’il venait de lui rapporter, et qu’il renonçait pour le présent au dessein qu’il avait formé d’entrer au service de leur chef ; mais comme il avait jugé par les discours du hibou que ce dernier sentait lui-même les inconvéniens qu’il y aurait d’élever à la dignité royale un être d’un caractère aussi vil, il l’engagea en même temps à employer tous ses efforts pour empêcher qu’un pareil événement n’eût lieu : Car, ajouta-t-il, outre les défauts que vous avez cités, votre maître en a un autre essentiel, que vous avez omis ; il ne voit goutte durant le temps du jour ; il n’est pas alors en état de distinguer même ce qui se passe autour de lui, comment pourrait-on confier les soins de la royauté à un être sujet à de pareilles infirmités ?

Après avoir donné ces avis au hibou, Stirandjivy se retira et alla rendre compte à son maître de ce qui venait de se passer entre lui et un des ministres de leur ennemi.

Cependant, les paroles de Stirandjivy firent