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LES HIBOUX

ôter le pot qu’il avait autour du cou, afin qu’il pût mieux les considérer et les entendre. Et après que les plaideurs eurent réussi à lui dégager le cou du pot qui y était suspendu, le chat les ayant considérés à son aise, n’eut d’autre désir que d’en faire sa proie. Pour exécuter ce dessein, il leur dit d’un air modeste : Comme je suis déjà avancé en âge, j’ai l’oreille dure et je ne puis pas bien entendre ce qu’on dit à quelque distance de moi, il faut donc que vous vous approchiez tous les deux, l’un d’un côté et l’autre de l’autre, et que vous me parliez à l’oreille.

Les plaideurs, ne se doutant d’aucune perfidie dans leur juge, s’approchèrent de lui sans hésiter ; mais dès qu’ils furent à sa portée, le chat les saisit tous les deux et les dévora.

Cet exemple, dit en finissant le hibou au corbeau qui l’écoutait, nous montre les dangers que l’on court en se confiant aux méchans ou aux hypocrites ; rien ne nous confirme mieux la vérité de cette maxime :

Sloca.

« On ne doit pas s’attacher à un homme d’un caractère vil, ni à un gourou qui n’examine rien