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ET LE CHAT.

pouvoir pas en trouver ailleurs de plus équitable que ce saint personnage. Ils lui exposèrent donc au long le sujet de leur dispute, et dans leur récit ils répétèrent quelques-unes des injures qu’ils s’étaient déjà dites mutuellement. Le prétendu pénitent, entendant leur rapport, feignit de ne vouloir pas leur permettre de finir, disant que le récit de pareils scandales l’accablait de douleur, et qu’un pénitent tel que lui, qui avait renoncé au monde et embrassé la vie austère de sanniassy, n’aimait pas à être distrait dans l’exercice de sa pénitence par le récit des aventures scandaleuses qui survenaient parmi les mondains.

Les scrupules que faisait paraître le faux sanniassy, ne servirent qu’à augmenter le désir des plaideurs de l’avoir pour juge, bien persuadés que celui qui montrait une conscience si délicate ne pouvait que porter un jugement impartial sur leur affaire. Ils redoublèrent donc leurs instances auprès de lui et lui dirent qu’ils ne le quitteraient pas qu’il n’eût terminé leur différent.

Le chat, après quelque autre subterfuge, parut se décider avec la plus grande répugnance à écouter les plaintes des deux lapins et à devenir leur arbitre : il leur dit donc de commencer par