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ET LE CHAT.

ma demeure actuelle, et à m’y livrer au plaisir dans la société de ma compagne.

L’autre lapin persista dans son dessein, soutenant que la saison où ils se trouvaient était la seule de l’année favorable pour les voyages ; il insistait pour que son ami l’accompagnât ainsi qu’ils en étaient convenus auparavant. D’ailleurs il ne voulait pas le laisser seul auprès de sa femelle, de crainte qu’il ne l’allât voir en son absence. Il justifiait ses inquiétudes à ce sujet par cette ancienne maxime :

Sloca.

« Trois choses détruisent les amitiés les mieux cimentées ; savoir, importuner sans cesse ses amis, prêter de l’argent sur gages, et fréquenter la femme de son ami lorsqu’il est absent. »

Leur dispute finit par devenir sérieuse ; ils résolurent tous les deux d’aller trouver des arbitres pour leur soumettre la question et leur faire décider quelle saison était la plus propre aux voyages.

Comme ils parcouraient le pays pour chercher des arbitres, ils vinrent à passer par la ville Canta-Vaty-Patna. Près de l’endroit où ils s’arrêtèrent vivait un chat fameux par ses ruses et