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ET LES CORBEAUX.

je ne vois d’autre moyen que de chercher quelque ruse pour faire périr à-la-fois et celui qui aspire à la royauté et toute sa race. Ce ne sera qu’après nous être totalement défaits de ces ennemis acharnés à nous poursuivre, que nous pourrons espérer de vivre tranquilles. Je me charge moi-même de cette entreprise périlleuse, et j’espère que ma destinée me favorisera assez pour me conduire au but que je me propose.

Le discours de Stirandjivy excita l’admiration du corbeau, qui donna de grands éloges au courage et au dévouement de son ministre. En même temps il lui fit des présens considérables et l’exhorta à persévérer dans son projet, promettant de le combler de ses faveurs lorsqu’il l’aurait exécuté.

Stirandjivy voulut aussitôt travailler à l’exécution du plan qu’il avait formé pour exterminer tout d’un coup la race des hiboux avant qu’ils eussent eu le temps de se choisir un roi. Dans ce dessein, il se rend au lieu de leur demeure, et se présentant d’un air humble, il demande à parler au premier ministre. Celui-ci l’interrogea sur sa condition et sur les affaires qui l’amenaient en ces lieux. Stirandjivy répondit qu’il était un des ministres du chef de la race