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accident fâcheux. Il appela donc son compagnon le corbeau, lui communiqua ses alarmes, et lui dit en même temps de prendre au plus tôt son essor dans les airs, et d’aller à la découverte de leur amie commune. Le corbeau partit à l’instant, et après avoir cherché quelque temps de côté et d’autre, il découvrit enfin la pauvre Tchitringa prise dans un filet, et se débattant violemment, mais en vain, pour se débarrasser.

Le corbeau alla sur-le-champ avertir Yranniah-Varma de la triste situation de leur amie commune. Le rat n’en fut pas plutôt instruit, qu’appelant à son secours une multitude d’autres rats, ils se rendirent tous ensemble auprès de la gazelle. Ils se mirent à ronger avec leurs dents les nœuds du filet qui la retenait captive, et bientôt elle fut rendue à la liberté.

Dès que Tchitranga se vit libre, elle accourut auprès de ses amis, et ils continuèrent de vivre ensemble dans la plus parfaite union.

Sur ces entrefaites, un jour que les quatre amis se reposaient tranquillement à l’ombre d’un arbre touffu, leur paix fut troublée tout-à-coup par l’apparition inattendue d’une troupe de chasseurs dont l’approche répandit l’épouvante parmi eux. Il était aisé au corbeau et à la gazelle de se dérober à leur poursuite ; mais il n’en était