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eut fini son récit, elle leur demanda la permission de se réunir à leur société. Ceux-ci accédèrent sans difficulté à ses désirs, et ces trois animaux contractèrent l’un pour l’autre un si grand attachement qu’ils ne se quittaient plus.

Un jour que ces trois amis voyageaient ensemble, et que, pressés par la soif, ils cherchaient de l’eau pour se désaltérer, ils arrivèrent auprès d’un puits, dans lequel une tortue était tombée depuis quelque temps. Elle n’eut pas plutôt aperçu ces trois étrangers, qu’elle leur adressa la parole d’une voix humble, et les supplia de la tirer de cette prison et de la transporter dans quelque autre endroit où elle pût demeurer à son aise. Touchés de compassion pour cette tortue, ils la retirèrent du puits, et la transportèrent dans une fontaine d’eau vive, où elle put vivre contente. Celle-ci, de son côté, n’oublia pas le bienfait qu’elle avait reçu, et elle se lia d’une étroite amitié avec ses bienfaiteurs.

Il y avait déjà long-temps que ces quatre animaux vivaient heureux ensemble. Un jour que la gazelle était allée paître au loin, elle tomba dans les filets d’un chasseur et se trouva prise.

Cependant le rat Yranniah-Varma voyant que son amie la gazelle tardait à se rendre au logis, pensa bien qu’il devait lui être survenu quelque