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LA COLOMBE, LE CORBEAU,

cet équipage, se rendit en hâte auprès d’elles. Dès que la colombe Tchitrany l’aperçut, elle lui raconta l’accident qui leur était survenu, et le supplia de les aider à se débarrasser du filet dans lequel elles se trouvaient prisonnières. Le corbeau lui répondit qu’il n’était pas en son pouvoir d’opérer leur délivrance ; mais il leur indiqua un rat nommé Yranniah-Varma, qui vivait dans le voisinage, et qui pouvait leur rendre service. Tchitrany invoqua aussitôt ce rat et l’appela à son secours. À sa voix, ce dernier accourut sans délai, et lorsqu’il vit la captivité de Tchitrany et de ses compagnes, son premier soin fut de leur adresser de vifs reproches sur leur imprudence et leur étourderie, qui les avaient ainsi jetées dans ces réseaux. Tchitrany chercha à s’excuser, et cita cette maxime :

Sloca.

« Aucun être, quelque sage qu’il soit, et quelques précautions qu’il prenne, ne saurait échapper à sa destinée. »

Le rat, touché de compassion pour ces pauvres colombes, appela un grand nombre de ses compagnons, et tous se mettant à ronger les nœuds du filet, ils eurent en peu de temps remis en liberté Tchitrany et ses compagnes.