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LE BRAHME, LE SERPENT,

l’approcher ; d’un autre côté, il ne mangeait ni ne buvait plus, et ne pouvait goûter un instant de repos.

Le prince, informé de la maladie cruelle de son éléphant favori, et désespéré de ne pouvoir deviner la cause du changement subit et alarmant survenu à ce précieux animal, et de ne connaître aucun remède pour le soulager, fit aussitôt venir les crieurs publics, et leur donnant une bourse qui contenait deux mille pagodes, leur ordonna de la porter suspendue à une longue perche, et de publier dans toutes les rues de la ville, que cette somme d’argent et d’autres présens considérables seraient donnés à la personne qui serait capable de guérir l’éléphant royal de sa maladie. Mais comme personne ne put connaître la cause de ce mal, personne n’osait s’exposer à promettre d’y apporter remède.

Sur ces entrefaites, le brahme ayant appris dans sa prison ce qui se passait, dit à ses geôliers que si on voulait le remettre en liberté, il se chargeait de délivrer l’éléphant royal de tous ses maux. La proposition de ce brahme fut aussitôt rapportée au roi, qui ordonna non-seulement qu’on remît le prisonnier en liberté, mais encore qu’on lui comptât de suite les deux mille pagodes promises.