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LE BRAHME, LE SERPENT,

salutaires et les gens de bien ne naissent pas pour eux-mêmes, mais pour rendre service aux autres. »

Auriez-vous donc oublié que le grand Vichnou lui-même n’a passé à travers tant de pénibles avataram (incarnations) que pour sauver les autres ?

Le brahme ne put résister à des prières si humbles et si pressantes, il le retira aussi du puits, et après l’avoir remis en liberté, il continua sa route, et arriva sans accident à Cassy, où il fit ses ablutions dans le Gange.

Toutes ses dévotions accomplies, il reprit la route de son pays. Chemin faisant, un jour qu’il traversait un désert affreux, il se trouva accablé de faim et de soif. Sans aucun moyen pour apaiser les cris de la nature, il se voyait sur le point de mourir de faim. Dans cette extrémité, il se ressouvint des animaux auxquels il avait rendu service en les retirant du fond du puits, et les appela à son secours. L’aigle se rendit le premier à son invocation, et voyant l’extrémité où se trouvait réduit son bienfaiteur par le manque de nourriture, il le conduisit d’abord à un étang d’eau claire qui se trouvait à peu de distance, et pendant qu’il s’y désaltérait, il alla cueillir une grande quantité d’excellens fruits, et les lui