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LE TIGRE, L’AIGLE, ETC.

du service essentiel qu’il venait de leur rendre, lui promirent d’en conserver une vive reconnaissance toute leur vie, et lui recommandèrent de se souvenir d’eux, et de les appeler à son aide s’il lui survenait jamais quelque malheur ; mais, avant de se retirer, ils l’avertirent que l’orfèvre, qui restait encore dans le puits, était d’un caractère perfide et tout-à-fait incorrigible, et qu’il ferait bien de le laisser périr où il était. Après cet avis, ils se retirèrent.

Le pélerin hésitait s’il retirerait l’orfèvre du fond du puits ou s’il l’y abandonnerait ; mais ce dernier se prosternant humblement devant lui, le supplia instamment de ne pas le laisser périr ainsi : les accusations de ces animaux contre lui étaient, disait-il, de pures calomnies, et ne partaient que de la haine naturelle que leurs espèces en particulier entretenaient contre la race humaine : Après tout, ajoutait-il, suis-je de pire condition que ces vils animaux, et oseriez-vous refuser de me rendre le même service que vous leur avez rendu ? D’ailleurs, ne vous souvenez-vous pas de ce que dit une ancienne maxime :

Sloca.

« Les grands fleuves, les gros arbres, les plantes